L’eau est à la fois ce milieu intérieur et cet environnement liquide dont nous sommes imprégné depuis le début de notre existence ; l’homme ne peut survivre plus de huit jours à une privation totale d’eau.
Facilement polluée, l’eau se purifie grâce à un cycle sans fin : elle s’évapore de la mer pour se répandre en pluie jusqu’aux endroits les plus retirés et chemine sous terre par des voies mystérieuses.
Sources, puits, fontaines, thermes, digues, l’histoire de l’homme est aussi celle de ses rapports avec l’eau.
Les pratiques de santé font une place de choix à ce symbole de pureté et de purification, de soif assouvie et de terre nourrie.

Les Grecs croyaient que l’eau contenait l’essence de la vie et le secret de la santé.
Les propriétés thérapeutiques de l’eau ont été expérimentées par maintes cultures, des Chinois aux Amérindiens.
En Grèce près des sources chaudes, on construisait des temples dédiés à Asclépios, le dieu de la médecine (Esculabe pour les Romains).
Aucune ville romaine n’était complète sans ses bains chauds, froids ou tièdes. Dans maintes villes d’Europe, notamment Baden-Baden en Allemagne, Spa en Belgique, le Mont-Dore en France, la pratique consistant à « prendre les eaux » s’est perpétuée jusqu’à nos jours.
Vincent Priessnitz, qui ouvrit une station thermale à Grafenburg en Autriche, au début du XIXe siècle, fut probablement l’un des précurseurs de la thérapie. Mais le véritable pionnier de l’hydrothérapie fut Sebastian Kneipp, un moine bavarois du XIXe siècle qui affirma que l’eau pouvait guérir les maladies en favorisant l’élimination des déchets du corps.

L’eau a la remarquable faculté de modifier le flux sanguin, selon sa température.
L’eau froide est stimulante, elle fait se resserrer les vaisseaux sanguins superficiels, réduit le flux sanguin et neutralise les réactions biochimiques qui provoquent l’inflammation. Elle renvoie le sang dans les organes internes, les aidant à mieux fonctionner.
L’eau chaude, en revanche est relaxante : elle dilate les vaisseaux, ce qui réduit la tension et augmente l’afflux de sang à la peau et aux muscles, soulageant les raideurs. Ainsi améliorée, la circulation stimule le système immunitaire, aide à éliminer les déchets et envoie plus d’oxygène et de nutriments dans les tissus.
Certaines thérapies utilisent l’eau chaude et l’eau froide alternativement.
Cela stimulerait le système hormonal, réduirait la congestion circulatoire provoquée par les spasmes musculaires et soulagerait l’inflammation.

Mais attention, chaque individu a sa façon de réagir aux bains selon leur chaleur et leur durée. Il faut savoir qu’une même personne peut avoir des réactions différentes d’un jour à l’autre, selon son stress, son alimentation, son rythme de travail etc.

Les bains aux herbes médicinales stimulent ou détendent, soulagent et guérissent.
Les bains de plantes se préparent à partir d’infusion ; verser 500 ml d’infusion filtrée dans l’eau du bain.
Il est intéressant aussi d’utiliser des huiles essentielles : 5 à 10 gouttes d’huiles essentielles. Attention, les huiles essentielles restent très souvent à la surface de l’eau et peuvent nuire à la peau. Ainsi, afin de bien mélanger les huiles essentielles et l’eau, on peut employer un produit végétal naturel comme le « Disper ».
Autant de gouttes de « Disper » que de  gouttes d’huiles essentielles, mélanger et mettre dans le bain. On peut aussi utiliser du lait en poudre comme véhicule des huiles essentielles, ou une lotion alcoolisée.

La méthode des bains de pieds et bains de mains existe depuis de longs temps.
Bains de pieds le matin et bains de mains le soir. Chaque bain dure 8 à 10 minutes dans une macération de plantes spécialement choisie. La température du bain doit être d’environ 37 degrés.
Cette méthode représente un avantage considérable. Elle permet à l’organisme de profiter des propriétés bénéfiques des plantes, sans risquer de charger le foie, les reins et l’appareil digestif comme le font les médicaments de synthèse.

C’est par filtration au travers de la paume des mains et de la plante des pieds que les propriétés curatives des plantes pénètrent dans l’organisme et y dispersent doucement leurs actions bienfaisantes.
La paume des mains et la plante des pieds représentent une exceptionnelle concentration de terminaisons nerveuses. Les bains agissent ainsi puissamment au niveau du système nerveux et de la circulation.

La peau a un pouvoir d’absorption extraordinaire, mais habituées à considérer la peau comme une enveloppe protectrice, la plupart des personnes sont étonnées d’apprendre qu’en réalité la peau est un organe de rangement.
C’est notre maison avec ses contours, ses limites et c’est en elle que s’est installé le mécanisme de défense de notre territoire. La peau est donc l’un des organes les plus importants de notre corps et son rôle est immense. Nous serions condamnés à une mort rapide si toutes les activités de la peau venaient à manquer.

Dans le bain de plantes, la peau « prend » ce dont elle a besoin et le transporte par son véhicule : la lymphe.

Quelques exemples d’utilisation des plantes pour le bain :
La sarriette (Satureja montana) comme bain fortifiant ; l’infusion de thym (Thymus vulgaris) pour un bain antiseptique et fortifian ; pour le psoriasis, utiliser une infusion de prêle (Equisetum arvense), de mauve (Malva sylvestris) et de géranium Robert (Geranium robertianum), en parts égales.    
Un bain de camomille romaine (Anthemis nobilis) est utilisé contre la fatigue, l’anémie et les maladies de la peau. La citronelle (Cymbopogon nardus) pour un bain calmant et aseptisant. Le fucus vésiculeux (Fucus vesiculosus) pour un bain revitalisant et pour aider dans un régime amaigrissant.
Pour toutes les personnes souffrantes, il est recommandé de demander l’avis d’un spécialiste (médecin, pharmacien, droguiste, herboriste, etc) avant de commencer une série de bains aux plantes médicinales.